Périmètre des données AGRIBALYSE
Périmètre - Hypothèses méthodologiques clés
Dernière mise à jour
Périmètre - Hypothèses méthodologiques clés
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L’analyse des systèmes de production de l’ensemble des aliments consommés en France métropolitaine représente un défi scientifique considérable, de par son ampleur et la complexité des systèmes de production, de transformation et de distribution, sur un marché mondialisé. La réalisation des calculs a donc nécessité de s’appuyer sur un grand nombre de données statistiques, complétées par des hypothèses et des dires d’experts.
Des approximations et des simplifications ont dû être réalisées et sont documentées dans le rapport méthodologique. La construction des hypothèses a toujours été menée de manière la plus « systématique » possible afin d’éviter les biais, et en concentrant les efforts sur les paramètres structurants ayant le plus d’impacts, connus grâce à l’expertise du consortium. Ainsi un effort particulier a été porté sur l’étape agricole, qui représente pour une majorité des produits la phase du cycle de vie ayant le plus fort impact, alors que les phases de transformation, de logistique, d’emballage et d’utilisation ont été simplifiées.
Les indicateurs environnementaux disponibles sur les impacts liés à la production agricole sont calculés pour 1 kg de produit agricole brut (ex. 1 kg de blé à la sortie de la ferme). Les calculs prennent en compte l’ensemble des processus amont (fabrication des intrants) et au champ (opérations culturales), en s’arrêtant à la sortie du champ. Les impacts relatifs aux processus de transformation, à la logistique, au transport, à l’emballage et à l’utilisation des produits ne sont pas pris en compte dans cette partie agricole.
Les données disponibles pour la partie agricole sont riches : elles concernent des produits moyens, et des déclinaisons (agriculture raisonnée, agriculture biologique, système d’élevage à l’herbe…), reflétant ainsi la variabilité des modes de production et leurs impacts environnementaux relatifs. Les pratiques « standards/moyennes » sont le résultat de la représentativité de ces différents modes de production en France aujourd’hui.
Un outil de calcul spécifique pour l’amont agricole
L’analyse des systèmes agricoles selon la méthodologie Agribalyse® est grandement facilitée par l’utilisation du logiciel MEANS-InOut d’INRAE-Cirad en amont de SimaPro. Le logiciel MEANS-InOut permet de décrire les itinéraires techniques agricoles, il est disponible en ligne après souscription à un contrat de services. Pour en savoir plus : https://www.inrae.fr/means
Le projet ACV Bio a permis la production de données sur un grand nombre de productions en agriculture biologique. Ces données sont intégrées dans la base de données actuelle. Le travail mené dans le cadre du projet ACV BIO a notamment visé à illustrer la diversité des pratiques en agriculture biologique. En revanche, pour certaines productions (comme les filières bovines), ce projet n'a pas permis de modéliser un "produit moyen bio" produit en France, compte-tenu de la diversité des pratiques et d'un manque de statistiques sur les productions en agriculture biologique. Ainsi, la base de données AGRIBALYSE ne permet pas aujourd’hui de comparer l’impact environnemental du lait de vache conventionnel moyen France et du lait de vache biologique moyen France. Cette limite fait actuellement l'objet de différents travaux pour y remédier.
Concernant les produits agricoles bruts utilisés dans la fabrication des produits alimentaires, des "mixes de consommation" ont été calculé, pour prendre en compte les produits importés. Ainsi, les impacts de la « tomate standard conventionnelle » utilisée dans la pizza représentent la moyenne pondérée des impacts des tomates majoritairement utilisés pour les produits transformés (c’est-à-dire 18% de tomates issues de la production française, 46% de tomates italiennes et 36% de tomates espagnoles).
Les indicateurs d'impacts fournis par AGRIBALYSE (dans sa version simplifiée) représentent les indicateurs calculés pour des produits « standards », les plus consommés en France. On trouvera ainsi par exemple l’impact d’une pizza Margherita « standard », constituée de tomates « standards » conventionnelles, de gruyère et de jambon standards « conventionnels », issus des systèmes de production majoritaires aujourd’hui, et d’emballages majoritaires observés pour ce type de produit. Les impacts de la « tomate standard conventionnelle » de la pizza représentent la moyenne pondérée des impacts de tomates majoritairement utilisés pour les produits transformés (c’est-à-dire 18 % des tomates issues de la production française, 46 % de tomates italiennes et 36% de tomates espagnoles).
À ce stade, il n’est pas fourni de « déclinaison » au niveau des aliments dans cette version simplifiée : il n’y a qu’un seul jeu d’indicateurs environnementaux pour chacun des 2 500 produits Ciqual, et donc aucune variante pour chacun de ces produits. Ainsi les données Agribalyse® dans leur version simplifiée ne permettent pas de comparer des produits alimentaires d’une même catégorie (ex : deux pizzas Margarita de marques concurrentes ou bien une Pizza Margarita Bio et une Pizza Margarita non Bio). Ces données reflètent donc une réalité « standard majoritaire », et permettent la comparaison de produits alimentaires de catégories différentes.
Hormis quelques « produits tests », il n’y a pas de déclinaison des indicateurs disponibles selon la saison ou l’approvisionnement en produits locaux.
Pour aider à la compréhension des données, le détail des impacts pour chacun des 2 500 produits est fourni par grandes étapes, dans le fichier simplifié : production agricole, transport, emballage, distribution et utilisation.
Pour les produits composés, les impacts environnementaux sont également détaillés par ingrédient.
Zoom sur la saison et le transport en avion
Sur quelques produits phares, des déclinaisons ont été réalisées : ainsi les impacts pour la tomate et la fraise ont été déclinés pour les tomates/fraises de saison, et les tomates/fraises hors saison. Une déclinaison a également été réalisée pour des produits transportés par avion (par exemple les haricots verts du Kenya versus les haricots verts « moyens » produits en France).
Le cadre actuel de l’ACV fournit des éléments structurants et utiles pour éclairer le volet environnemental de la durabilité des systèmes agricoles et alimentaires. Cependant, ce cadre doit encore consolidé et amélioré pour mieux couvrir l’ensemble des enjeux environnementaux du secteur. En effet, les indicateurs usuels de l’ACV ne rendent pas compte aujourd'hui de tous les impacts environnementaux potentiels et pour certains impacts la modélisation doit être améliorée. Parmi les principaux enjeux pour le secteur alimentaire, les limites et besoins d’évolution des indicateurs ACV et d’Agribalyse portent en particulier sur :
Une meilleure représentation de l’ensemble des pressions et des pratiques favorables à la biodiversité
Une prise en compte améliorée des processus de stockage/déstockage de carbone dans les sols
Une meilleure description des processus de transformation et l’utilisation des co-produits dans les industries agro-alimentaires
Une meilleure description de la dégradation des pesticides dans l'environnement, et leur impact sur la santé des hommes et des écosystèmes
Une meilleure spatialisation des consommations d'eau
À court terme, cela signifie que quand on utilise l’ACV pour comparer les impacts environnementaux de différents systèmes de production (agriculture biologique versus agriculture conventionnelle, élevage intensif/extensif etc.) et de transformation, ces limites doivent être soulignées explicitement. Aussi il peut être intéressant d’utiliser des indicateurs complémentaires, à définir en fonction du contexte et de l’échelle de travail. Ces indicateurs complémentaires peuvent être par exemple : les Surfaces d’Intérêt Ecologique pour la biodiversité, des indicateurs de bien-être animal ou encore des indicateurs socio-économiques.
Des travaux d’améliorations du cadre ACV sont en cours aux niveaux international, européen et français (via le GIS REVALIM notamment). Des projets menés dans le cadre du programme AGRIBALYSE puis du GIS REVALIM ont déjà proposé des améliorations méthodologiques, mais toutes de sont pas encore intégrés dans la base de données. Leurs résultats seront intégrés progressivement dans AGRIBALYSE à l’avenir. Ils permettront de consolider les analyses environnementales pour fournir une image plus complète des interactions de l’alimentation avec l’environnement.